Le temps porte à la mélancolie, comme cette photo extraite du téléphone de Freu le transfigure. Le jour à peine levé impose à la technologie de grossiers pixels que l'on nomme "bruit" en photographie, mais la scène saisie fait penser au travail du peintre William Turner, nous voilà sauvés !
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Faisant suite à notre article du 24 janvier, voici deux réponses stylées du chavan corrézien, Jean-Christophe, quant à notre pénurie de bois ouvragé...
Hello,
... malgré des conditions météo assez couramment exécrables, on sélectionne à l'oeil et au toucher, abat à l'ancienne à la scie à cadre et à la cognée, façonne grossièrement à la serpe, débusque et débarde en traction asine une dizaine d'exemplaires qui seront sans doute acheminés, certes beaucoup moins vite qu'avec Amazon, pour les prochains Brandons... Chose promise, chose due ! Coquin qui s'en dédit.
JCG
Nathalie et l'âne Nougat au débardage de nos futurs bâtons de marine (photo j-c grossetête)
Ci-dessus, témoignage d'un premier "convoi" de sortie de la forêt de cinq futures bourdes made in Correze à partir d'épicéas qui n'étaient pas aussi performants (en croissance...) que leurs voisins, qui leur ont "bouffé la laine sur le dos". D'autres sont en attente d'une vie de "bois de marine bourbonnaise" à compter des Brandons. Faites donner la forge !
JCG
Extrait du bulletin municipal de la commune du Veurdre
Aujourd'hui l'équipage souhaite un bon anniversaire à Jacques Paris, 83 ans ce jour.
Afin d'évoquer la transmission, valeur qui compte chez les Chavans, tant en musique que sur la rivière, voici une petite séquence des motivations de Gilles, batelier en formation. Au programme la forge et la taille d'un beau bâton ferré * avant sa mise en espace pour conduire le futreau Tresse-Allier. C'était l'été dernier, il profitait des plus basses eaux pour s'exerçer, il avait bien raison !
* les bâtons sont d'abord de jeunes pins laricio en provenance directe des forêts de Corrèze. Ils sont sélectionnés par notre fournisseur (presqu') officiel Jean-Christophe et ce message pour lui dire que nous serons bientôt dans le besoin...
Le numéro 124 de Massif Central magazine consacre un bel article à l'histoire de la rivière Allier au XVIIIème, lorsque Paris voit arriver par bateaux les productions d'Auvergne et du Bourbonnais. En pleine page intérieure, voile gonflée à bloc, le futreau chavan Hors du Temps "laboure" la rivière à la remonte.
Face à Embraud, les futreaux Hors du Temps et Tresse-Allier semblent bien seuls sur l'île qui disparaît...
photo stéphane menconi
Midi : l'onde de l'afflot passe devant Embraud : 2,32 m à l'échelle du Veurdre. Nous parlons d'afflot, car en nos terres, la rivière n'a pratiquement pas quitté le lit mineur, mais le courant est d'autant plus puissant qu'il demeure contenu. La crue est un fusible.
Sur l'onde de l'Allier à bord du futreau Bel Orléans
La Bieudre (!) sur son final
Ci-dessous, embarquement à bord du futreau Bel Orléans aujourd'hui exceptionnellement motorisé.
Le Lion d'Or garé devant la Réserve d'Embraud, image peu habituelle
A l'abri de la cabane, à un moment de doute, où la grande toue ne veut plus revenir en rivière, mais ne veut pas non plus se poser sur la remorque prévue... Il pleut et il fait froid, c'est l'heure du remontant puissant !
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Arrivée devant le Veurdre
Comme l'ancienne marine en avait l'habitude, nous profitons de grandes eaux pour poser sur terre notre toue de 13 mètres qui doit frôler les 5 tonnes. Pour ce temps d'entretien, le bateau doit être transporté jusqu'à Embraud et nous avons sollicité l'aide de Vincent qui possède et maîtrise un matériel puissant.
De son côté, l'équipage des chavans se devait de remonter jusqu'au pont afin d'entrer dans le bras gauche qui baigne Le Veurdre, historiquement le bras batelier, aujourd'hui presque une forêt !
"Coue" vers l'aval, aux perches, la toue slalome entre les arbres à la recherche de passages vers le lieu d'extraction et la remorque immergée. Rien d'aisé, ni de la part des bateliers qui doivent gérer un puissant courant, ni de la part du conducteur d'engin qui doit juger des ses limites et contraintes.
Inventaire de l'état de la levée
Enfin le convoi s'ébranle, avant que quelques vibrations suspectes motivent un prompt arrêt. Le bateau trop lourd, trop large, touche les roues. A l'aide d'un fort cric de batteuse il faut recaler l'ensemble avec un peu plus de marge.
Un bateau sur des roues
Embraud : la manoeuvre finale aligne le grand bateau devant les portes de la Réserve d'Embraud. En ces heures humides à l'excès, le chantier à bateaux est inaccessible pour des charges aussi lourdes.
Arrivée du Lion d'Or à Embraud - Un merci spécial à Vincent et Alexis (photos frédéric berthet)
Rivière à la hausse - Echelle des crues du pont du Veurdre : + 1,75 m.
Nous veillons particulièrement le passage de l'onde de cet afflot à Châtel-de-Neuvre, car nous savons qu'en ce point il précède d'environ 15 heures la commune du Veurdre.
Rivière Allier à la hausse : + 0,91 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre. Dore et Sioule en alerte. Stéphane et Manu prennent la décision de déplacer le train de bateaux vers l'anse de la rue de la Chaîne, le quartier batelier "hautes eaux". En effet, une dense ripisylve fait office de tampon face au courant puissant et ses alluvions abrasifs.
Cette montée des eaux conditionne nos activités et décisions : samedi le Lion d'Or sera extrait de la rivière et transporté jusqu'à Embraud pour maintenance. Plus le niveau est haut, moins la tâche est ardue...
Dans l'ordre : le Lion d'Or, le Bel Orléans, la Pénélope, la Gabrielle
Rivière à la hausse (échelle du Veurdre : + 0,76 m)
Voici les prémices d'une nouvelle tempête. La toue des chavans prend appui avec force sur le bord de l'île et l'on peut voir que la grosse ancre a cette nuit dérapé... Heureusement, une ancre d'appoint (à une seule patte) avait été ajoutée la veille.
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