Hors du temps à l'envers pour une semaine encore... (photo jean-marc duroure)
La sole et les bordés du futreau Hors du Temps sont aujourd'hui grassement goudronnés. Le mélange sable / goudron pour office de joint entre les longues planches de fond a bien durci. Le futreau revient à la vie comme un malade qui reprend enfin des couleurs. Pour nos bateaux, plus l'obscur est intense meilleure est sa santé ! La semaine prochaine : pose des cornières sur les enchêmes, retournement du bateau et début du palâtrage intérieur.
Cette semaine les nouvelles viendront de la forêt de Tronçais, rappelant les grandes liaisons muletières avec les ports fluviaux de Château et du Veurdre.
Ci-dessous, Jean-Christophe Grossetête, notre "fournisseur" de bâtons et vergues, participe à la Marche pour la Forêt avec son mulet Nougat. Il nous explique la démarche et la revendication.
Le mulet Nougat et son meneur Jean-Christophe Grossetête (photo nathalie bugeat)
Hy,
OK, ça peut donner ça :
Marche pour la forêt : Converger de partout pour conclure en beauté jeudi 25 octobre à Saint-Bonnet-Tronçais.
L'intersyndicale des personnels de l'ONF a organisé en septembre et octobre une marche à travers tout le pays pour protester contre les décisions et les orientations de la gestion des forêts publiques vers toujours plus de production et plus d'industrialisation et alerter les citoyens.
Les forêts privées dans leur ensemble n'échappent pas à cette tendance. L'une des marches est partie de Perpignan et a traversé la région Limousin en onze étapes, dont celle du 14 octobre entre Meymac et Chavanac en Haute-Corrèze à laquelle j'ai participé avec mon mulet Nougat et une petite centaine de "marcheurs", sur un secteur de la Montagne Limousine où la monoculture des résineux et les coupes rases s'en donnent à coeur-joie...
Pourtant la forêt est notre bien commun, elle nous protège, protégeons-la !!!
Pour plus d'infos rendez vous sur http://marche-pour-la-foret.webnode.fr/ - On ne perdra pas son temps non plus en allant voir le film Le temps des forêts réalisé par François-Xavier Drouet qui est actuellement diffusé sur de nombreux écrans.
JCG
Nougat, une bête magnifique !
Plusieurs de ces marches traversent actuellement la France vers la forêt de Tronçais. Aujourd'hui, passage du parcours de Mulhouse (!) en mairie de Pouzy-Mésangy.
Présentation des collections de silex, poteries, tuiles à empreintes aux marcheurs pour finir avec la grande cornemuse 24 pouces incrustée - les frêles carreaux de la mairie tremblent !
Etape de la Marche pour la Forêt en mairie de Pouzy-Mésangy
A l'extrémité de l'île du Veurdre (photo angèle duroure)
Echelle du Veurdre : - 0,89 m !!
C'est donc la 15ème édition du "Stage Chavan" et de sa matinée Batellerie.
Anticipant, pour la 3ème année consécutive l'absence "d'eaux marchandes" et l'impossibilité de naviguer avec la grande toue, l'équipage de très bonne heure invite les 19 stagiaires venus de tous les horizons de France et même de Suisse, à capter toutes les couleurs, odeurs et sons de cette nouvelle aube sur la vallée de l'Allier.
La veille, Gilles à frappé la ronce pour un tracé de bordure menant à une grève qui fait face à la grande d'île du Veurdre et pour un jour quai d'embarquement à bord de nos futreaux.
les silhouettes de l'équipage des Chavans (photos Joëlle Marois)
Cette année, l'introduction de ce temps de la marine d'Allier commence ainsi :
Nous sommes le 14 octobre 1788, la sécheresse de l'été est encore visible. Dans le fond des salles obscures des auberges de la rue d'Allier on s'inquiète et il tarde à tous de voir le retour des eaux marchandes. Comme pour croire à une pluie abondante prochaine, les quais et talus se recouvrent de toutes les marchandises et denrées que le pays peut produire. Les muletiers en provenance de la forêt de Tronçais, comme un grand ruban sonore, convergent vers le port de Bieudre...
La lumière s'installe sur le Bec de Bieudre et les stagiaires se laissent conter l'aventure quotidienne de la marine bourbonnaise
Démonstration d'un bac au bâton ferré
Les futreaux s'en vont rejoindre la pointe de l'île d'Embraud
Le pied sur l'île et c'est le bon instant du panier de Gros Fred. Chacun goûtant cette offrande en réalisant que le lieu est unique. Une chanson plus après et il serait bien temps de remonter la rivière.
Soudain, des rafales d'un vent chaud du midi redoublent la force du courant... Les équipages sont contraints de se remettre en route sans délai.
au milieu des sables, à la recherche de la passe, le petit convoi progresse lentement à la remonte
il ne sera pas trop tôt de voir l'échelle de la rue de la Chaîne !
A l'arrivée, David et Gilles convient les stagiaires volontaires au maniement du bâton ferré. L'occasion de prendre la mesure du geste après analyse de la force et de la profondeur des eaux, mais aussi de la charge et de l'équilibre du bateau. Une infinité de paramètres qui conditionne le piqué de perche.
En rive bourbonnaise
Midi, fin de la matinée Batellerie
La veille au soir, quatre de nos futreaux avaient été portés à quelques encablures amont. Entre Embraud et l'île du Veurdre, des embacles d'anciens afflots contraignent le courant et forcent la marine d'Allier du XXIème siècle. Ci-dessous, Gros Fred, Gilles et Manu "s'arrachent" de ce traître passage.
Pénélope en bateau de tête, Tresse-Allier, Bel Orléans et la Gabrielle en remorque (photos et vidéo angèle duroure)
Samedi soir : l'équipage des Chavans, avant de passer à table, chante la rivière et la belle vigne...
Malgré une cote négative de 0,85 m, quelques précieux centimètres permettent au "train" chavan de reprendre sa place pour l'automne et l'hiver à venir (photo christian oberto) Par ordre de taille : le Lion d'Or, la Pénélope, le Tresse-Allier, le Bel Orléans et la Gabrielle
Un samedi ordinaire : un bateau à réparer, une mise à l'eau pour un autre, Gilles et Sophie sur la rivière, un Christian Oberto à la recherche de La lumière et un anniversaire à chanter... La semaine prochaine, c'est le Stage d'Embraud.
Jacques Paris se demande si c'est bien rassurant tout de même de voir comme ça le dedans et le dehors du bateau ! (photo angèle duroure)
C'est parti, le Fût-d'Trop de Freu va retrouver l'Allier (photo angèle duroure)
En attendant le bac ? (photo de nicole rousseau intitulée "get together...")
Des nouvelles du futreau Hors du Temps : fin d'assemblage du bordé barbord * et découpe d'une mauvaise partie de fond côté levée de "nez".
* Nos bateaux étant "garés" en rive bourbonnaise (rive "mar"), ce côté est celui qui "souffre" le plus car exposé au courant incessant de la rivière.
David et Freu assemblent la planche de bordé qui fait aussi office d'enchême (l'enchême étant la partie débordante du fond qui contraint le bateau à ne pas déraper sur l'eau)
David, Gilles, Freu, Jacques, Manu (photo catherine paris)
Hors du Temps, le bateau éponyme du blog : le chantier de son sauvetage continue par la pose d'une planche de fond qui fait angle avec la planche de bordé. Un travail de coupes aux angles multiples réalisé par David et soutenu par l'équipage.
Grand Dom, David et Freu coupent et donnent la courbure à une planche de fond
La fin de cet été "impossible" semble enfin être perçue. Des chaleurs que nous pensions avoir eu raison de la vie du grand futreau chavan Hors du Temps. Il navigue depuis 22 ans et depuis 14 ans son port d'attache est Embraud. Chacun de nous dans le secret, n'attendait qu'une parole de compassion pour ce bateau d'aventures et ce fut cette fois Jean-Marc Duroure alias Freu pour rassembler nos forces vives plus ou moins compétentes et voir ce chantier de sauvetage débuter sous les grands frênes du domaine.
Ce jour voit la découpe des parties de bordé malades dans l'attente de belles pièces neuves et jointives.
Oui, ce 8 septembre est une belle journée, Sophie la batelière, est en phase de maîtrise du bâton ferré sur le futreau Tresse-Allier et un petit Abel (tout frais du jour) pourrait bien dans quelques années manoeuvrer aussi le bâton comme son cousin Jean-Baptiste, son père Thibaut et son grand-père Manu.
à l'ancre d'une jolie grêve, sur le détroit pont du Veurdre / Embraud
Il est probable que nous ayons atteint le niveau le plus bas de la rivière Allier pour l'année 2018, à savoir - 0,91 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre. Cote étiage identique au centimètre près à celle du mois d'août 2017.
La rivière va donc remonter ! Pour l'heure, il arrive que nous marchions à côté de nos bateaux et ça peut être déprimant, mais rien de mieux en fait pour mémoriser les passages qui mériteront une attention particulière lors de nos prochains "voyages bateliers" du samedi matin.
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